La Palma, un peu d’histoire
Au cours du XVe siècle, des navires français, portugais et castillans accostent sur les côtes de La Palma, attirés par la recherche de richesses, de terres et d’esclaves. Toutefois, ce n’est que le 29 septembre 1492 que le conquérant Alonso Fernández de Lugo ancre trois navires au large de la côte ouest de l’île, dans ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Puerto de Tazacorte. À la suite de la conquête, un port y est construit, permettant aux navires nationaux et étrangers d’y faire escale pour exporter du sucre, du vin et d’autres marchandises. C’est également à cette époque que naissent alors les moulins à sucre de Tazacorte et d’Argual, situés dans les zones les plus accessibles d’une île au relief escarpé.
Malgré le succès du sucre de La Palma, reconnu pour sa grande qualité, ce commerce connaît un déclin face à la concurrence de pays comme le Brésil et Cuba, qui exportent à des prix plus compétitifs. Le dernier moulin à sucre ferme ses portes en 1830. Quelques années plus tard, l’économie de l’île connaît un nouvel essor grâce à la culture de la cochenille, qui prospère jusqu’en 1880. Par la suite, le tabac gagne en importance, accompagné d’un regain d’intérêt pour le sucre, bien que leur rentabilité reste limitée. C’est à ce moment-là qu’une nouvelle culture s’impose comme la principale source de revenus des agriculteurs : la banane, qui domine encore aujourd’hui le paysage agricole de l’île.
La Palma fut pendant longtemps un important exportateur de bananes vers l’Europe. Cependant, deux événements ont réduit ces exportations, aujourd’hui presque exclusivement destinées à l’Espagne. Le premier est la Première Guerre mondiale, suivi par la Grande Dépression des années 1930. L’Angleterre instaura alors un régime protectionniste favorisant les cultures des territoires de son empire, principalement la Jamaïque. La France adopta une politique similaire, privilégiant les productions de ses colonies, comme le Cameroun, la Guinée, la Guadeloupe et la Martinique.